Étolie
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Région montagneuse et boisée de la Grèce entre l'Épire (au nord) et le golfe de Corinthe (au sud).
Elle est baignée par le fleuve Achéloos, et par le lac de Triconis. Ses villes principales sont Thermos (centre politique et religieux), Chalcis, Pleuron et Calydon (célèbre par la chasse au sanglier). Le nom vient d'Étolos, le fils du roi d'Élide Endymion, qui, après avoir commis un meurtre involontaire, le premier trouve refuge en ce territoire. Il semble que les anciens Grecs distinguent deux Étolie : la Vieille Étolie, et l'Étolie Nouvelle (Ajoutée) : la première comprend le littoral maritime, du fleuve Achéloos jusqu'à Calydon ; elle s'enfonce dans les terres jusqu'à Stratos et Trichonion ; la deuxième borde la contrée des Locriens, vers Naupacte et Eupalion ; elle s'étend jusqu'au mont Œta et aux territoires des Athamaniens. Les populations primitives (Curètes, Hyantes, Éoliens) se fondent avec les Étoliens, et se placent sous la protection d'Artémis, divinité principale.
À l'époque historique, l'Étolie souffre d'un certain isolement, qui la laisse en marge du développement économique et intellectuel de la Grèce. Les routes, qui partent de Naupacte, communiquent essentiellement avec Delphes et Amphissa et avec la vallée du Sperchios. Thucydide présente les Étoliens comme des barbares belliqueux et mangeurs de viande crue. Néanmoins, il reconnaît que ce sont des guerriers habiles et valeureux, notamment parce qu'équipés légèrement : ainsi, en 426 av. J.-C., pendant la guerre du Péloponnèse, ils savent opposer une résistance farouche au général athénien Démosthène. À la paix conclue, les Étoliens sont enrôlés comme mercenaires lors des guerres de Sicile (415-413). Après la mort d'Alexandre, ils entrent en conflit avec Cratère et Antipater (323-322). Alliés d'Antigone Gonatas (280-243), ils tentent d'étendre leur domination sur la Grèce occidentale, et forment une ligue, qui comprend la partie orientale de l'Acarnanie, et s'étend jusqu'aux Thermopyles et à la Béotie (245) ; le contrôle de Delphes, la mainmise sur les amphictyons assure à la Ligue étolienne une puissance politique accrue. Toutefois, en 228, elle perd l'Arcadie et, en 224, la Béotie et la Phocide.
Après la mort d'Antigone, et bien qu'ils aient perdu le soutien des rois de Macédoine, ils poursuivent leur expansion : d'où une guerre avec la Ligue achéenne, dite « guerre des deux ligues » ou « guerre sociale » (220-217). Les Achéens, secondés par le roi de Macédoine Philippe V, sortent victorieux du conflit ; à la suite de quoi, lors des deux premières guerres de Macédoine (215-205 et 200-197) les Étoliens s'allient avec les Romains contre Philippe. Cette alliance leur vaut néanmoins de perdre une partie de la Thessalie, que les Romains refusent de leur céder. Désabusés, et sans doute en guise de vengeance, ils s'allient en 192 avec Antioche III de Syrie. En 189, ils sont vaincus par Fulvius Nobilior : contrainte de reconnaître l'hégémonie romaine, l'Étolie est réunie à la province d'Achaïe. Après la troisième guerre de Macédoine, les principaux chefs sont déportés, et la Ligue étolienne disparaît définitivement en 146.
Dans la mythologie : Acmon ; Aéthlios ; Calydon ; Endymion ; Épéios ; Étolos ; Événos ; Œnée ; Pleuron ; Thestios ; Thoas.
