Épiménide de Cnosse

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Sage crétois, dit aussi Épiménide de Cnossos, ou de Phaestos (vie siècle av. J.-C.).

Si l'on en croit la légende, sa vie aurait duré quelque deux cents années, peut-être seulement cent cinquante-sept, et il aurait été la réincarnation d'Éaque. Pausanias rapporte qu'il entre dans une caverne pour dormir et que son sommeil dure quarante ans. À son réveil, tant de choses ont changé que son père, ne le reconnaissant pas, le chasse comme un imposteur. Finalement, à force de persévérance, de preuves réunies, il parvient à se faire reconnaître.

Il acquiert une réputation de sagesse telle que les peuples frappés de malheur réclament ses services. Solon le fait venir pour purifier la ville d'Athènes sur laquelle s'est abattue une épidémie après le massacre de Cylon et de ses hommes qui ont trouvé asile dans le temple de Pallas. Épiménide s'acquitte de la tâche par le sacrifice de cinquante brebis blanches et cinquante brebis noires. Comme récompense, alors qu'on lui propose des fortunes, il ne demande qu'un rameau de l'olivier sacré qui croît sur l'Acropole, consacré à Athéna ; il souhaite en outre que les Athéniens scellent une amitié durable avec les gens de Cnossos, sa patrie.

Devin, mage, médiateur entre les hommes et les dieux, lui-même « homme divin » capable de percevoir l'invisible, Épiménide écrit des poésies d'inspiration religieuse, une théogonie sur les Courètes crétois et un poème épique sur la légende des Argonautes. Diogène Laërce place Épiménide parmi les Sept Sages.

Épiménide, le Crétois, est l'auteur du célèbre paradoxe : « Tous les Crétois sont menteurs », que Montaigne reprend sous la forme épurée : « Je mens ».