valse

(en all. walzer ; du verbe walzen, « rouler »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Danse à 3 temps, qu'on a dit issue de la « volte », danse provençale du xvie siècle, également à 3 temps, mais cette origine a été contestée.

Elle se danse par couples et en tournant. C'est au cours du xviiie siècle que se répand le terme de « valse ». Elle n'est alors pas très éloignée d'autres danses vives à 3 temps comme la danse allemande ou le Ländler. C'est à Vienne que la valse finit par trouver sa patrie. Danse à la fois noble, distinguée et voluptueuse et même parfois dionysiaque, la valse, sous sa forme entraînante et rapide, triomphe au xixe siècle, avec les productions de Lanner et de la famille Strauss.

Les valses sont alors souvent écrites avec une ouverture lente, qui met en valeur leur déchaînement rythmique (Invitation à la valse de Weber). Franz Schubert, avec ses Valses nobles et ses Valses sentimentales, est un des très nombreux compositeurs de valses publiées au xixe siècle pour répondre à cette mode. Parmi les recueils romantiques pour piano, celui des 14 Valses op. 18, op. 34 et op. 64 de Chopin, auxquelles il faut ajouter quelques numéros posthumes, est le plus populaire : beaucoup des pièces qui le composent adoptent le style « tourbillonnant » de rigueur, tandis que d'autres (Valse en « la » mineur, op. 34 no 2) sont plus mélancoliques et rêveuses.

Dans la musique occidentale, la valse est une des rares danses à avoir fait se rejoindre musique savante et sensibilité populaire : les grandes valses de Johann Strauss fils sont appréciées de tous, ce qui est moins le cas de ses polkas et quadrilles, plus confinés dans leur fonction de divertissement. On trouve donc des valses absolument partout : dans les bals populaires ou de la haute société, mais aussi dans des œuvres symphoniques (Berlioz, Mahler), dans des ballets (Tchaïkovski, Messager, Delibes, etc.), mais encore dans des opéras (Faust, de Gounod ; les Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Wagner ; le Chevalier à la rose, de Richard Strauss ; Wozzeck, d'Alban Berg, etc.) et même dans des œuvres savantes et atonales (Schönberg). En effet, la valse présente cette particularité d'être une danse susceptible de s'adapter à une écriture complexe et baroque, tout en conservant son caractère dansant fondamental : on rencontre ainsi des valses extrêmement sophistiquées, chromatiques (Méphisto-Valse, de Liszt), et même électroacoustiques (Valse molle, d'Alain Savouret ; valse de la Symphonie pour un homme seul, de Pierre Schaeffer et Pierre Henry), en passant par les valses raffinées d'un Ravel (Valses nobles et sentimentales, pour piano, et la Valse, poème symphonique cherchant à exprimer la quintessence de cette danse viennoise). À côté de la forme rapide et distinguée, on trouve aussi la valse lente, ou valse anglaise, et la forme populaire de la valse musette.