vêpres
(du lat. vesper, « soir »)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Dans la suite des heures qui constitue la journée liturgique, les vêpres, primitivement prière d'action de grâces pour la lumière du jour au moment où elle se retire, sont l'office de fin d'après-midi précédant les complies qui « achèvent » le cycle. Les grandes fêtes comportent deux offices semblables : les premières vêpres célébrées la veille et les vêpres proprement dites ou deuxièmes vêpres. L'essentiel de l'office consiste dans la lecture chantée par deux demi-chœurs alternés (psalmodie antiphonique) d'une suite de 5 psaumes (4 dans l'office bénédictin) encadrés de leurs antiennes et suivis d'une hymne et du chant du magnificat. Diverses formules dialoguées complètent l'office. Chez les bénédictins s'y ajoute un répons bref. Enfin, l'ordonnance de l'office a été profondément modifiée après le concile Vatican II.
Jusqu'à ce concile, qui les a en fait retirées des mœurs, les vêpres ont été, après la messe, l'office le plus important de la pratique religieuse des fidèles, et n'ont cessé d'être fréquentées par eux malgré l'absence d'obligation. Aux fêtes les plus importantes, cathédrales et grandes chapelles célébraient parfois des « vêpres solennelles » ou « en musique », dont certaines parties en nombre variable pouvaient être déléguées à la maîtrise, d'où composition d'un répertoire important, comportant soit l'office entier, soit un florilège de psaumes, hymnes ou magnificat destinés à cet usage, en polyphonie au xvie siècle (Palestrina, Lassus, etc.), avec soli, chœurs et orchestre aux xviie et xviiie siècles. Mozart a ainsi écrit pour la cathédrale de Salzbourg un certain nombre de vêpres solennelles. À partir du xixe siècle, ces compositions sont devenues exceptionnelles, les vêpres en musique, plus rares, faisant davantage appel au répertoire existant qu'aux compositions nouvelles.