trille

(en all. triller ; en angl. trill, shake ; en it. trillo)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Triller signifie battre de manière régulière, avec netteté et rapidité (mais selon le caractère du morceau), la note principale avec celle qui lui est supérieure d'un ton ou un demi-ton. Autrefois, à l'époque de G. Caccini (xviie siècle), le terme italien trillo indiquait non pas un trille comme nous l'entendons aujourd'hui, mais une même note que le chanteur, ou instrumentiste, répétait de façon martelée. En revanche, c'est du gruppo, ornement placé essentiellement aux cadences, que le trille est issu au cours du siècle. D'ailleurs les Français appelaient le trille un « tremblement » ou bien une « cadence ».

Cet ornement peut être attaqué soit sur la note principale, soit sur la note supérieure, selon sa durée, sa fonction harmonique ou mélodique, l'endroit où il est placé, la phrase musicale et l'époque en question.

Dans la musique baroque, le trille commence presque toujours sur la note supérieure, jouée sur le temps. Bien qu'il n'y ait souvent aucun signe, il est généralement sous-entendu dans les formules cadentielles. Divers signes peuvent indiquer l'emplacement du trille.

À l'époque de Mozart, une cadence pour l'instrument soliste, dans un concerto pour clavier par exemple, se terminait souvent par un trille accompagné d'une basse Alberti. Sans doute l'ornement le plus usité de tous, le plus difficile à exécuter, le trille est un atout incontestable pour un chanteur. P. Tosi écrivait en 1723 : « Quiconque a un beau trille, même s'il lui manque tous les autres agréments, peut toujours se prévaloir de l'avantage de ne pas offenser l'oreille dans une fin ou cadence où il est le plus souvent très nécessaire. »

Il est également très fréquent et apprécié dans la musique de violon (flûte, hautbois) tout au long des xviie et xviiie siècles.