tierce

Tierces
Tierces

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Intervalle produit, dans la gamme diatonique, entre deux notes distantes de trois degrés, départ et arrivée inclus. Selon les altérations employées, la tierce peut être normale ou déformée ; la tierce normale est selon les cas soit majeure divisible en deux tons, soit mineure divisible en un ton et demi, mais dans certains systèmes mélodiques, la tierce mineure peut être un intervalle incomposé, c'est-à-dire perçu directement sans se subdiviser intérieurement en ton + demi-ton, ce qui lui permet d'être employé comme intervalle conjoint (par exemple en pentatonique), ce qui n'est pas le cas de la tierce majeure.

La tierce déformée peut être soit diminuée (ex. do dièse-mi bémol), ce qui, en tempéré, lui donne le même espace que le ton, mais compris différemment ; soit plus rarement augmentée (ex. do-mi dièse), ce qui lui donne le même espace que la quarte, mais compris différemment. La tierce déformée est toujours comprise comme un intervalle psychologiquement dissonant tendant vers sa résolution, même si, par le jeu du tempérament, sa sonorité matérielle est analogue à celle d'une consonance.

La valeur acoustique de la tierce est différente selon le système dans lequel on l'envisage. En pythagoricien, système qui régit instinctivement la mélodie non harmonisée, la tierce est obtenue par le report de quatre quintes (ex. do-sol-ré-la-mi), ce qui donne à la tierce majeure un grand écartement (définition 81/64), tandis qu'en zarlinien, système qui régit l'entendement harmonique tonal, elle est obtenue directement par l'harmonique 5 (définition 5/4), ce qui la rend au contraire très basse ; le tempéré3 se situe entre les deux. La tierce mineure est la différence (logarithmique s'entend) entre la quinte et la tierce majeure prises l'une et l'autre dans le même système.

2. E n facture d'orgue,on donne le nom de tierce à un jeu de mutation faisant entendre soit la tierce majeure de la fondamentale, soit l'une de ses octaves, le plus souvent à deux octaves de distance, ce qui correspond à l'harmonique 5.

3. Dans la polyphonie populaire de Corse, et notamment dans la paghiella, on donne le nom de tierce (terza) à la voix la plus aiguë de la polyphonie à trois voix, les voix étant numérotées de bas en haut (bassu, segunda, terza).

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