théorbe

(ital. tiorba ; angl. theorbo)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Instrument à cordes pincées de la famille des archiluths.

Il se distingue du luth ordinaire par un deuxième chevillier situé à l'extrémité du manche prolongé sur lequel sont tendues plusieurs cordes graves, sonnant à vide. Autre détail caractéristique : les cordes sont en général simples et non pas doubles comme sur l'archiluth ou le chitarrone. Le diapason des deux cordes aiguës est baissé d'une octave afin d'éviter une tension trop grande.

Selon Mersenne (1636), le théorbe serait une invention italienne : « Il n'y a que trente ou quarante ans que le Bardella (Antonio Bardi) l'inventa à Florence. » L'instrument semble avoir été employé pour la première fois en France dans les concerts de Jacques Mauduit, vers 1610, peut-être sous l'influence de la visite de Giulio Caccini à la cour en 1604-1605. Bien qu'il possède un répertoire de soliste, le théorbe a été surtout employé en France aux xviie et xviiie siècles pour réaliser la basse chiffrée, improvisant à vue l'accompagnement d'un air de soliste ou complétant l'harmonie dans les ensembles instrumentaux.

Une des premières publications qui font appel à cette technique, alors nouvelle en France, est la Pathodia Sacra et Profana de C. Huygens (Paris, 1647). Puis apparaissent les traités d'accompagnement comme ceux de Nicolas Fleury (Méthode pour apprendre facilement à toucher le théorbe avec la basse continue, 1660) et Denis Delair (1690).