rubato

(de l'ital. tempo rubato, « temps volé »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Indication d'expression prescrivant d'accélérer certaines notes d'une mélodie et d'en ralentir d'autres pour échapper à la rigueur de la mesure, la basse conservant en principe un rythme immuable.

Appliqué au chant mais aussi à la pratique instrumentale à partir du début du xviie siècle, le rubato fut pris en compte au xviiie par des théoriciens de l'interprétation tels que Carl Philipp Emanuel Bach, et connut une vogue certaine à l'époque romantique, en particulier dans le répertoire pour piano. Certains interprètes des alentours de 1900, par exemple Eugène d'Albert, en firent usage d'une façon qui semble aujourd'hui exagérée, mais il n'existe pour ainsi dire pas de musique vivante sans un minimum de rubato. Dans la musique contemporaine, cette technique tend à s'intégrer au processus compositionnel lui-même, dans la mesure notamment où cette musique cherche à se libérer de l'écrit, de la périodicité régulière, des valeurs égales, et elle est importante également dans le jazz.