quintette

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Cette appellation s'applique en principe à toute pièce écrite pour 5 parties harmoniques réelles, soit vocales, soit instrumentales. À la fin du xvie siècle et au début du xviie en relèvent par exemple une des trois messes de Byrd (à 5 voix), les madrigaux de Gesualdo et de Monteverdi, ainsi que beaucoup de pièces pour ensemble de violes. Les combinaisons de voix les plus utilisées sont alors 2 sopranos, alto, ténor et basse, ou encore soprano, alto, 2 ténors et basse, et sur le plan instrumental 1 dessus de viole, 3 violes intermédiaires et 1 basse de viole.

Ultérieurement s'affirma surtout l'écriture à 4 voix, tant pour les chœurs que pour la musique de chambre pour cordes seules (avec le remplacement définitif de la famille des violes par celle des violons) : à partir de 1770-1780, la norme en ce dernier domaine devint le quatuor à cordes (qui, il est vrai, supplanta essentiellement le trio à cordes, et non le quintette). D'admirables quintettes à cordes n'en furent pas moins écrits à la fin du xviiie siècle, mais de façon plus ou moins marginale (ce qui n'implique aucun jugement de valeur) : quintettes à 2 violoncelles (un second violoncelle s'ajoutant au quatuor à cordes) de Boccherini, quintettes à 2 altos de Boccherini, Michael Haydn et surtout Mozart (6). Toujours comme quintettes à cordes, on trouve au xixe siècle ceux à deux altos de Beethoven (1), Bruckner (1) et Brahms (2), ainsi que celui à 2 violoncelles de Schubert, tandis que les 34 quintettes d'Onslow et l'opus 77 de Dvořák ajoutent au quatuor à cordes une contrebasse. Parallèlement, écrivirent des quintettes avec piano (quatuor à cordes et piano) des maîtres tels que Schumann, Brahms, Dvořák, Franck, Fauré, Ernest Bloch, Chostakovitch. Celui de Schubert dit la Truite ajoute au piano un trio à cordes (violon, alto, violoncelle) et une contrebasse. À noter que, dans le quintette avec piano, le critère d'appellation n'est pas le nombre de parties harmoniques réelles, mais le nombre d'instruments. D'autres quintettes opposent au quatuor à cordes un instrument à vent, les plus connus et les plus remarquables étant ceux avec clarinette de Mozart, Weber, Brahms et Reger. Enfin, toujours dans le domaine instrumental, existent un certain nombre de quintettes à vent (Reicha, Onslow, Taffanel, Nielsen, Schönberg).

En matière d'opéra, on appelle quintette toute scène ou tout épisode faisant appel à 5 chanteurs, cela sans tenir compte du rôle spécifique de l'orchestre : ont acquis une célébrité particulière les trois quintettes de la Flûte enchantée de Mozart, celui des Maîtres chanteurs de Wagner, celui du Bal masqué de Verdi, et celui de Carmen de Bizet.

Quintette à cordes
Quintette à cordes
Quintette à vents
Quintette à vents