psautier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Au sens usuel, recueil de psaumes. Par extension, on donne parfois le nom de psautier à l'antiphonaire ou à tout autre livre d'heures, mais ce terme n'appartient pas comme tel à la terminologie officielle.

On donne également le nom de psautier à l'ensemble des 150 psaumes considéré dans une version déterminée. Le psautier hébraïque a d'abord été, comme toute la Bible, traduit en grec avant l'ère chrétienne par les Septante, puis il connut diverses traductions latines de seconde main, généralement d'après la version grecque des Septante. C'est à celle de Rome et de l'Italie du Sud, dite « vieille italique », que sont empruntés la plupart des extraits de psaumes chantés à l'office hors de la psalmodie, d'où parfois des variantes de texte avec celle-ci. Quand saint Jérôme (331-420) refit d'après l'hébreu une nouvelle version diffusée sous le nom de Vulgate, certains pensent qu'il en excepta le psautier qui aurait été rédigé par saint Ambroise (340-397), mais d'autres le lui attribuent également. Toujours est-il que celui-ci connut dans la Vulgate même 3 versions ; c'est la seconde, rédigée vers 386, qui fut adoptée pour la psalmodie de l'office. Elle prit le nom de « psautier gallican » après que les Carolingiens en eurent imposé l'usage en Gaule à la fin du viiie siècle, et, sauf à Saint-Pierre de Rome, est restée seule en usage après l'interdiction de l'italique par Pie V.

Le xxe siècle a connu plusieurs tentatives de révision du psautier : en 1945, celle du P. Béa, dite Psautier de Pie XII ; en 1969, celle des bénédictins de Saint-Jérôme à Rome, dite néovulgate ; depuis le concile Vatican II, de nombreux pays travaillent à un psautier dans leurs langues propres, et une commission interconfessionnelle prépare un psautier œcuménique qui serait commun aux trois religions catholique, orthodoxe et protestante. Cette dernière donne le nom de Psautier huguenot à la collection des 150 psaumes traduits en vers français strophiques par Clément Marot et Théodore de Bèze au xvie siècle (avec adjonction de quelques cantiques, dont celui de Siméon), et qui est restée la base du chant collectif de l'église calviniste et de ses harmonisateurs.