pastiche

(ital. pasticcio, « pâté »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Au sens ancien, employé surtout aux xviie et xviiie siècles, le pastiche est une œuvre formée de morceaux soit composés par des auteurs différents, soit empruntés, avec ou sans remaniements, à des ouvrages différents dans un ordre autre que l'ordre primitif. C'est ainsi que le Jaloux corrigé de Blavet se compose d'une ouverture de Blavet et d'airs adaptés en français et empruntés à divers intermèdes de Pergolèse, reliés par des récitatifs de Blavet. Pulcinella de Stravinski, formé de divers morceaux empruntés à ce même Pergolèse et transformés par Stravinski, peut être considéré à cet égard comme une forme moderne du pasticcio.

2. Au sens actuel, on appelle pastiche un morceau original écrit par un auteur dans le style d'un autre. Le pastiche peut être volontaire et devient alors une sorte de jeu : c'est ainsi que Ravel et Casella ont composé une série de « À la manière de … » formant un pendant musical au célèbre recueil littéraire de Reboux et Muller. Il peut être aussi involontaire, et constitue alors souvent un aveu d'impuissance.

Pour éviter la confusion entre les deux acceptions, on conserve habituellement la forme italienne pasticcio dans le premier sens, réservant le mot français pastiche au second.