passacaille

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Forme musicale ancienne, apparue au xviie siècle dans la musique italienne (passacaglia), mais dont le nom est d'origine espagnole (pasar, « marcher » et calle, « rue » ; « marcher dans la rue »), sans doute par allusion aux musiques instrumentales des processions qui répétaient sans cesse le même motif en le variant.

Elle est caractérisée par une basse obstinée à 3 temps de 4 ou 8 mesures, habituellement construite selon un type caractéristique : mouvement régulier conjoint (diatonique ou chromatique) de tonique à dominante, généralement descendant, que suit parfois une cadence dominante-tonique extrêmement marquée. Cette basse se répète constamment sous les variations, dans un mouvement modéré, mais allant.

Généralisée dans toute l'Europe dans la seconde moitié du xviie et au xviiie siècle, elle s'y est souvent confondue avec la chaconne, mais elle semble s'être moins que cette dernière pliée à la véritable danse et aussi avoir conservé plus de rigueur qu'elle dans le maintien de l'ostinato : comparer à cet égard les deux pièces maîtresses que sont, de J.-S. Bach, la Passacaille pour orgue en ut mineur et la Chaconne en mineur pour violon seul. Tombée quelque peu en désuétude au xixe siècle, la passacaille a trouvé un regain de faveur au xxe (Webern, Dutilleux, etc.) ; mais le terme est parfois employé abusivement pour s'appliquer à n'importe quelle basse obstinée, alors que la forme mélodique de cette basse fait, elle aussi, partie de la définition de la passacaille.

Dietrich Buxtehude, Passacaille en ré mineur
Dietrich Buxtehude, Passacaille en ré mineur
Jean-Sébastien Bach, Passacaille et Fugue, BWV 582
Jean-Sébastien Bach, Passacaille et Fugue, BWV 582