pantomime

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Spectacle généralement accompagné de musique, basé sur les moyens d'expression de l'art du mime : l'attitude, le geste et les jeux de physionomie.

Contrairement au ballet qui peut être abstrait et ne faire appel qu'aux figures de la danse pure, la pantomime est obligatoirement narrative. Ayant sur les autres disciplines théâtrales l'avantage de se passer de la parole, la pantomime a connu une grande popularité dès l'Antiquité grécoromaine. Elle s'est ensuite confondue ou mêlée avec les genres voisins pour renaître à l'état pur au xviie siècle en Angleterre (où elle n'a pas cessé d'être pratiquée) et au xviiie en France.

À Paris, elle se trouva favorisée par la réglementation des théâtres, qui réservait à quelques troupes officielles le monopole du chant et de la déclamation : les petites compagnies foraines, pour se mettre à l'abri des procès, eurent volontiers recours au jeu muet, c'est-à-dire à la pantomime. Tandis que Noverre, dans la seconde moitié du siècle, établissait les règles du ballet-pantomime, futur « ballet d'action », les baladins de la Foire accommodaient à leur manière, en les actualisant, les données de la commedia dell'arte.

À l'époque romantique, la pantomime continua de faire fureur sur le « Boulevard du crime », notamment aux Funambules, avec le célèbre Pierrot créé par Gaspard Deburau. Puis la mode passa de ce théâtre muet. De nos jours, les efforts et le talent de Georges Wague, Étienne Decroux, les Sakharoff, Jean-Louis Barrault, et surtout Marcel Marceau n'ont pu le ressusciter que de façon épisodique.

Sur le plan musical, la pantomime traditionnelle se contentait le plus souvent de pots-pourris d'airs célèbres. Elle n'a pas inspiré de chefs-d'œuvre, à moins qu'on ne rattache au genre un ballet tel que le Mandarin merveilleux de Béla Bartók.