masque

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Genre théâtral, populaire en Angleterre aux xvie et xviie siècles, qui a subi au cours de son évolution les influences italienne (intermedio) et française (ballet de cour).

À partir des spectacles anglais du Moyen Âge (disguisings, mummings), le masque va devenir un divertissement de cour très complet, composé de poésie, de musique vocale et instrumentale et de décors souvent fort coûteux, agrémentés de machines scéniques. Les sujets traités sont allégoriques ou mythologiques. Comme dans le ballet de cour en France, les membres de la famille royale et de la haute noblesse participent régulièrement aux masques. Mais ils sont également représentés en dehors de la Cour comme, par exemple, le Comus de Milton créé au château de Ludlow en 1634 et pour lequel Henry Lawes a composé 5 airs.

Au début du xviie siècle, deux noms sont associés particulièrement à l'évolution du masque : le poète Ben Jonson et le décorateur Inigo Jones. Puis vient le tour de sir W. Davenant et de James Shirley, l'auteur de deux masques célèbres : The Triumph of Peace (1634), musique de William Lawes, et Cupid and Death (1653), dont la partition de Mathew Locke et Christopher Gibbons est la seule qui soit conservée en entier. Après la Restauration, le masque se trouve de nouveau incorporé dans des pièces de théâtre (Dryden, Congreve), selon la tradition élisabéthaine. Ainsi Purcell compose quelques-unes de ses meilleures musiques pour ce type de spectacle, dont The Fairy Queen (1692), avec un masque à la fin de chaque acte, et The Tempest (1695), qui peuvent servir d'exemples. Enfin, au xviiie siècle, le titre de « masque » est parfois conservé pour lutter contre l'invasion de l'opéra italien en Angleterre. C'est le terme employé par W. Randall pour son édition de la pastorale de Haendel, Acis and Galathea/A Mask.