longue
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
1. En métrique, valeur d'une syllabe par rapport à la brève considérée comme unité de temps. En principe, la longue vaut 2 brèves, mais dans certaines positions elle peut en valoir 3, ce qu'on retrouvera dans les principes de la notation proportionnelle. La longue s'indique par un petit trait horizontal surmontant la syllabe ; la brève ne fut d'abord pas notée, puis elle s'indiqua par un signe analogue à un demi-cercle ouvert vers le haut.
2. En notation médiévale proportionnelle, valeur de note analogue à celle de la longue en métrique, valant selon les cas 2 ou 3 brèves. La longue de 3 brèves était dite « parfaite », celle de 2 brèves « imparfaite », soit par allusion à la Trinité, soit parce que perfectus signifie à l'origine « complet, achevé ». La longue finale, de valeur indéterminée, équivalait à une note dotée d'un point d'orgue. La notation fut différente selon que l'écriture était ligaturée (→ LIGATURE) ou syllabique ; dans ce dernier cas, seul en compte pour l'évolution ultérieure, la longue emprunta à l'origine la forme de la virga carrée (note carrée avec queue descendante à droite), tandis que la brève prenait celle du punctum (carré sans queue). L'alternance initiale longue/brève, qui motivait le système, fit place peu à peu à des rythmes plus compliqués, où le principe de la proportionnelle perdit sa raison d'être, mais il resta en vigueur jusque vers le milieu du xviie siècle.
3. En notation classique, la valeur des notes écrites n'ayant entre-temps cessé de croître, la « brève » finit par devenir la « note carrée » valant 2 rondes, c'est-à-dire, contrairement à son nom, une valeur déjà exceptionnellement longue. La longue resta dans la théorie, mais ne fut plus guère employée sinon en note finale avec sa valeur de point d'orgue. Elle s'écrivait, comme jadis, par un rectangle allongé avec queue descendante à droite. Elle est aujourd'hui tout à fait hors d'usage.