kant

(pl. kanty ; du lat. cantus).

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Forme de musique vocale apparue en Ukraine et en Russie dans la seconde moitié du xviie siècle.

Ayant pris source en Pologne, les kanty étaient à l'origine des chants religieux paraliturgiques, mêlant les influences du chant populaire polonais et du choral allemand. Vers la fin du xviie siècle et surtout à partir du début du xviiie, leur rôle s'élargit considérablement. Sous le règne de Pierre le Grand, tout en gardant un fond religieux, les kanty devinrent des chants panégyriques et patriotiques, célébrant notamment les victoires militaires. Vassili Titov, Nikolaï Bavykine en écrivirent un grand nombre.

Les mélodies des kanty patriotiques imitaient souvent les sonneries de trompettes. L'effectif vocal était généralement de trois : deux voix mélodiques et une voix de basse harmonique. Leur exécution, lors des festivités, était fréquemment accompagnée de sons de cloches et de salves de canons. Vers le milieu et la fin du xviiie siècle, les kanty devinrent un genre profane et furent à l'origine d'un répertoire de folklore urbain alimenté par la poésie sentimentaliste.