imitation

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Procédé polyphonique qui consiste à faire reprendre par une partie un passage plus ou moins long qui vient d'être exposé par une autre.

L'imitation peut être occasionnelle ou systématique : dans ce dernier cas, elle donne naissance à des formes particulières, telles que le canon, le ricercar ou la fugue. Une terminologie récente, mais de plus en plus répandue, donne à la première présentation le nom d'antécédent, celui-ci étant suivi d'un ou de plusieurs conséquents. Le terme d'imitation est surtout employé quand le conséquent entre en contrepoint avant que soit achevée l'exposition de l'antécédent, encore qu'il y ait parfois flottement dans l'usage (par exemple, les échos, fréquents au xviie siècle). L'imitation est dite stricte quand le conséquent reproduit en son entier l'antécédent sans modification, libre lorsqu'elle n'est pas constante ou qu'on lui apporte des aménagements intervalliques ou rythmiques pour la plier au contrepoint. L'imitation la plus courante est celle à l'unisson ou à l'octave, mais elle peut se faire aussi à toute autre distance (quinte, quarte, tierce, etc.) ; on a alors le choix entre la solution réelle, qui respecte les intervalles du modèle, et la solution tonale, qui adapte les intervalles à la tonalité choisie.

Pour la détermination de l'intervalle de base, certains auteurs précisent l'étendue exacte alors que d'autres la réduisent à l'intervalle simple (la même imitation pouvant être dite, par exemple, à la 10e ou à la tierce) ; parfois aussi (à tort) on néglige de signaler quand l'intervalle annoncé est descendant (non spécifié, il est normalement ascendant), ce qui introduit des ambiguïtés regrettables. On peut introduire dans les imitations toutes sortes de variétés, non seulement dans l'intervalle, mais aussi dans la direction mélodique (imitation par récurrence ou rétrogradation, par renversement, etc.), le rythme (par diminution ou augmentation), etc.