double

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Nom quelquefois donné, au Moyen Âge, au rapport de fréquence 2/1, c'est-à-dire à l'octave. Le mot est alors au féminin (s.-e. « proportion »).

2. Dans la polyphonie médiévale, traduction du latin duplum, qui désigne la deuxième voix placée au-dessus de la teneur. Tombé en désuétude au cours du xiiie siècle, ce terme fut alors supplanté par celui de motet (motettus), dont l'évolution a mené vers des acceptions différentes.

3. Dans la musique de luth et dans l'air de cour et l'air sérieux du xviie siècle, puis jusqu'au milieu du xviiie, parfois aussi dans la musique de clavier (Gavotte et 6 Doubles de Rameau), ainsi que dans l'air d'opéra de forme ABA dit aria da capo, reprise ornée du couplet ou de la partie initiale qui avait été exposée sans ornementation, ou très peu ornée. Les ornementations du double n'étaient souvent pas écrites : on attendait de l'interprète qu'il les ajoutât à sa façon et selon ses propres possibilités, ce qui rend très difficiles les tentatives de restitution, et condamne les reprises non ornées que font aujourd'hui, en se fiant au texte seul, de nombreux interprètes. Pourtant, quelques échantillons de doubles notés existent et peuvent être étudiés avec profit. Par exemple, un grand nombre d'airs de Michel Lambert ont été agrémentés de doubles ornés de sa main, sans doute afin d'enseigner cette technique à ses élèves.