colorature

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Ornementation virtuose d'une mélodie vocale, soit écrite par le compositeur lui-même, soit laissée à l'improvisation du chanteur. Le terme est synonyme de la diminution, de la fioriture, de la vocalise ou du passage et s'applique parfois aussi à un type d'écriture instrumentale ornée. Le goût pour l'embellissement virtuose d'une ligne mélodique est la composante essentielle du style bel canto italien, qui a dominé la musique vocale des débuts de la monodie accompagnée à l'aube du xviie siècle jusqu'aux œuvres lyriques de Rossini, Bellini et Donizetti. Le triomphe du chant colorature se situe au xviiie siècle dans la forme de l'air à da capo, air pourvu d'une reprise de la première partie, qui devient le véhicule de sortes de prouesses vocales et de virtuosité parfois exagérées et critiquables. L'époque romantique, tout en préservant la technique du bel canto, diminue l'importance du chant colorature qui disparaît peu à peu. On peut le constater dans les opéras de Verdi : Léonora (le Trouvère) est encore un rôle très vocalisant ; en revanche, quatorze années plus tard, celui d'Élisabeth (Don Carlos) est déjà d'une écriture nettement plus épurée.

2. Nom impropre donné au soprano léger, possédant de grandes facilités dans l'aigu et capable d'atteindre des notes exceptionnelles (contre fa ou sol). Par exemple, le rôle particulièrement brillant de la Reine de la Nuit (la Flûte enchantée de Mozart) est confié traditionnellement à un soprano dit « colorature ».