beffroi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Tour communale soit indépendante soit dominant un hôtel de ville, et abritant souvent une cloche ou un carillon, ce qui la distingue du clocher généralement adjoint à un édifice religieux. On a voulu rapprocher le mot de l'anglais bell frame (« charpente à cloches »), mais il semble s'agir plutôt d'un jeu de mots que d'une étymologie, car le terme eut d'abord une acception militaire indépendante de la présence des cloches : il désignait une tour à étages destinée soit à l'attaque (elle était alors mobile), soit à la défense des remparts, d'où son nom dérivé du haut allemand becvrit, tour de défense.

Quand le « beffroi » était défensif, on y plaçait souvent une cloche destinée à donner l'alarme, d'où le glissement de sens. Le mot s'appliqua ensuite aux tours communales, où l'on installa fréquemment une cloche destinée, cette fois, à servir d'appel ou d'avertissement (bancloque ou « cloche à ban »).

En Artois, en Hainaut et en Flandre, le droit d'élever un beffroi était octroyé comme conséquence des lettres de franchise communale, de sorte que cet édifice était considéré comme le signe visible de l'affranchissement des communes : d'où le soin apporté à sa construction dans ces régions. À partir du xive siècle, on y apposa de grandes horloges, et à partir du xve, des carillons, qui donnaient à heure fixe des auditions que l'on pouvait entendre de toute la ville. Il en subsiste de fort beaux, principalement dans le nord de la France et en Belgique. On donne parfois, par extension, le nom de beffroi à la cloche installée dans celui-ci (sonner le beffroi).