appoggiature

(ital. appoggiare ; « appuyer »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Il s'agit d'une note étrangère à l'harmonie de l'accord avec lequel elle est entendue. La dissonance ainsi produite peut être plus ou moins prononcée. L'appoggiature, ou note appuyée, se trouve à une distance d'un demi-ton ou d'un ton (supérieur ou inférieur) de la note réelle de l'accord sur laquelle elle est résolue. L'appoggiature peut être longue (employée surtout à des fins expressives dans les morceaux plus tendres, moins dans les mouvements rapides) ou brève. Au xviie et au xviiie siècle, le bon goût en décidait la longueur. Cet ornement pouvait être :

­ soit indiqué par une petite note, comme chez L. Marchand,

­ soit sous-entendu, afin d'éviter une écriture défectueuse, comme dans les cadences de récitatifs. Par exemple, Haendel, cantate Della guerra amorosa,

Exécutée avec une certaine liberté, le plus souvent sur le temps, l'appoggiature devait prendre une partie de la valeur de la note réelle. Elle en prenait la moitié dans une mesure binaire, les deux tiers dans une mesure ternaire et, lorsqu'elle précédait une note prolongée par une liaison, elle prenait toute la valeur de la première note réelle. Par exemple :

Les compositeurs romantiques l'employaient généralement en notes normales.

Par exemple : Wagner, Tristan et Isolde,

Parfois, ils en supprimaient la résolution, c'est-à-dire la note réelle. Par exemple : Mahler, Ich bin der Welt abhanden gekommen (Rückert Lieder),

Barrée, la petite note de l'appoggiature était très brève et exécutée avant le temps. (→ ACCIACATURA.)