chant ambrosien

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chant liturgique en usage à Milan jusqu'à une période très récente, et qui diffère par de nombreux détails du chant grégorien, tout en se référant aux mêmes types.

En se couvrant de l'autorité de l'évêque saint Ambroise († 397), il se situe deux siècles avant saint Grégoire († 604), éponyme du chant grégorien. Le rôle de ce dernier n'ayant été au mieux que celui d'un législateur a posteriori, on ne peut en tirer argument pour l'antériorité du rite milanais. Cette antériorité n'en est pas moins généralement admise, mais non sans nuances ni contestations ; les réticences portent surtout sur l'aspect composite du répertoire et sur le degré de fidélité de sa transmission. Le répertoire des hymnes est sans doute celui dont l'ancienneté et la continuité semblent le mieux assurées, de même que celui des « petites antiennes » non ornées et le mode de psalmodie, plus simple que la grégorienne ; le Gloria ambrosien semble bien, lui aussi, remonter au ive siècle. Malheureusement, aucun témoin écrit conservé du répertoire ambrosien ne semble avoir été rédigé avant le xie siècle. Quelle que soit la marge d'incertitude sur les détails, le chant ambrosien reste, avec les quelques témoignages subsistant des rites prégrégoriens tels que le « vieux-romain » ou ceux des papes Léon Ier le Grand (440-461) ou Gélase Ier (492-496), l'un des plus importants éléments dans notre connaissance des origines du chant liturgique.

Le Te Deum, qui remonte vraisemblablement au début du ve siècle, porte parfois le titre d'« hymne ambrosienne », mais l'attribution à saint Ambroise n'est que l'une des cinq attributions anciennes, et non la plus vraisemblable.