abbé Georg Joseph Vogler
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Théoricien, pédagogue, organiste et compositeur allemand (Würzburg 1749 – Darmstadt 1814).
Il étudia le droit à Würzburg, puis la théologie à Bamberg. En 1771, il se fixa à Mannheim, où le prince-Électeur le nomma chapelain (1772) puis vice-maître de chapelle (1775) de sa Cour. Entre-temps, il avait pu effectuer un voyage d'études en Italie. Parurent alors ses premiers ouvrages théoriques : Tonwissenschaft und Tonsetzkunst (Mannheim, 1776 ; réimpr., 1970), Kuhrpfälzische Tonschule (Mannheim, 1778), Betrachtungen der Mannheimer Tonschule (Mannheim, 1778-1781 ; réimpr., 1974).
Après être allé à Paris et à Londres, il devint en 1784 maître de chapelle à Munich, où le prince-Électeur qu'il avait connu à Mannheim était installé depuis 1778, mais entreprit l'année suivante une tournée de concerts, et en 1786, démissionna pour devenir maître de chapelle de Gustave III de Suède et maître du prince héritier. Il continua néanmoins à voyager, en particulier en Grèce, à Gibraltar et en Afrique du Nord (1792-93). En 1793, il revint en Suède, où il servit quelque temps Gustave IV, puis voyagea de nouveau beaucoup, et en 1807, fut nommé maître de chapelle et conseiller pour les affaires religieuses du grand-duc de Hesse-Darmstadt, postes qu'il devait occuper jusqu'à sa mort.
Comme théoricien, il écrivit sur l'acoustique, l'histoire de la musique et ses conditions d'exécution, et il étudia tout particulièrement la science des accords. Ses voyages témoignent notamment de son intérêt pour les musiques extra-européennes. Il enseigna à Mannheim mais aussi à Stockholm et Darmstadt, et compta parmi ses élèves Weber et Meyerbeer.
Grand improvisateur au clavier, il construisit à Amsterdam en 1789 son orchestrion, sorte de petit orgue portatif au mécanisme simplifié qui lui valut les foudres de certains organistes conservateurs. Il fut aussi un conférencier très demandé. Comme compositeur, il fut moins apprécié. Il écrivit beaucoup d'œuvres vocales sacrées et profanes, des ouvrages scéniques, de la musique orchestrale et de chambre. Citons une musique de scène pour Hamlet (1779), le singspiel Erwin und Elmire, d'après Goethe (Darmstadt, 1781), le drame lyrique Gustav Adolph och Ebba Brahe (Stockholm, 1788), et le mélodrame Zoroastre (v. 1796).