Egon Joseph Wellesz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur, pédagogue et musicologue autrichien (Vienne 1885 – Oxford 1974).

Il commença des études de droit qu'il abandonna bientôt, et prit des leçons privées de piano et d'harmonie (Carl Frühling) en même temps que de musicologie (Guido Adler). Les représentations dirigées par Mahler à l'Opéra de Vienne confirmèrent sa vocation. En 1904, il rencontra Schönberg, qui lui enseigna le contrepoint pendant deux ans. Il passa son doctorat de musicologie avec deux thèses brillantes sur Giuseppe Bonno (1908) et Francesco Cavalli (1913).

Après avoir enseigné l'histoire de la musique au Nouveau Conservatoire de Vienne (1911-1915), il se spécialisa dans l'étude des musiques de l'Orient chrétien. Devenu professeur à l'université de Vienne (1929-1938), il se consacra avec succès au déchiffrement de l'écriture musicale byzantine, fondant en 1932 l'Institut de musique byzantine de la Bibliothèque nationale de Vienne. À Londres, où il émigra en 1938, il donna des cours au Royal College of Music, puis à l'université de Cambridge, avant d'être nommé, l'année suivante, conférencier sur la musique byzantine et professeur à Oxford, postes qu'il devait occuper jusqu'en 1956. Invité à plusieurs reprises à donner des cours aux États-Unis (Princeton et Dumbarton Oaks), il écrivit de nombreuses études sur la musique byzantine et devint le rédacteur en chef de deux volumes de la New Oxford History of Music (1953).

Comme compositeur, il a été fortement influencé par Mahler, et plus encore par Schönberg, dont il fut le premier biographe (Vienne, 1921 ; trad. angl. 1924 ; réimpr. 1969), mais sa connaissance approfondie des musiques religieuses proche-orientales a laissé également des traces évidentes dans sa musique. Son œuvre très abondante (plus de cent numéros d'opus) aborde tous les genres. Membre très actif du comité directeur de la S. I. M. C., il a énergiquement contribué à sa renaissance après 1945.

On lui doit notamment le ballet Das Wunder der Diana (1924), les opéras Die Prinzessin Girnara (1921, rév. 1928), Alkestis (1924) et Incognita (1951), des œuvres vocales, de la musique de chambre dont neuf quatuors à cordes (1911-12 à 1966), et de la musique d'orchestre dont neuf symphonies (1945 à 1971).