Viktor Kalabis
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur tchèque (Červený Kostelec 1923 – Prague 2006).
Il étudie la composition dans la classe de E. Hlobil (1945-1948), au conservatoire, puis de J. Řídký à l'Académie de musique et d'art dramatique de Prague (1949-1952). Il travaille comme metteur en ondes et réalisateur à la radio tchécoslovaque depuis 1953.
Profondément influencé par Stravinski, Prokofiev, Honegger, Hindemith à ses débuts, Kalabis a su s'imprégner du message bartokien sans en devenir un épigone. Connu à l'étranger dès les années 1955-1960, tout comme Feld, il offre une démarche proche de celle du Polonais Lutoslawski par ses premières œuvres de piano et d'orchestre : Sonates pour piano (1947-48), Ouverture op. 5 (1950). En revanche, il s'en sépare dans la progression symphonique de son œuvre, qui va de la 1re Symphonie op. 14 (1957), proche de Prokofiev (6e Symphonie op. 111), à la 4e Symphonie op. 34 (1973), où le compositeur rejoint Kabelač et le meilleur Honegger. Pour arriver à cette puissance expressive, dépouillée, dense, au lyrisme inné, Kalabis s'est rapproché des recherches modales de Bartók dans ses Variations symphoniques op. 24 (1964) et son Concerto pour orchestre op. 25 (1966), tandis que la tentation dodécaphonique se fait évidente dans Accents op. 26, études pour piano, et Musique pour cordes op. 21 (1963). Cet itinéraire artistique fait de lui l'un des grands musiciens tchèques de sa génération.