Philippe Deslouges Verdelot

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Les Loges, Seine-et-Marne, entre 1470 et 1480 – Florence ? av. 1552).

Seule la période florentine de sa vie (1523-1527) est connue : il fut maître de chapelle au baptistère de San Giovanni (1523-1525) et jouit d'une solide réputation, comme en témoigne son audition par le pape Clément VII (Jules de Médicis), dès sa nomination. Ses œuvres semblent indiquer qu'il participa ensuite à la vie musicale romaine (1529/30-1533), toujours dans le cercle des Médicis, où il côtoya, entre autres, des musiciens français. Son activité de compositeur se partagea alors entre des œuvres religieuses et des madrigaux (les premiers publiés en 1530). Au genre du madrigal, il se consacra presque exclusivement de 1535 à 1542, avant de revenir à celui de la messe et du motet. Sans doute termina-t-il sa vie dans la chapelle des Médicis à San Lorenzo de Florence. Il fut l'un des principaux représentants de la chanson parisienne en Italie, l'un de ceux que A. Einstein rend responsables de la « pause artistique » de l'Italie avant le madrigal, genre que, pourtant, il put se vanter d'avoir inauguré avec C. Festa, Willaert et Arcadelt, tant il est vrai qu'il s'imprégna de la musique et du goût italiens. Huit livres de madrigaux montrent comment, proche au départ du style de la frottola (homorythmie stricte, tierces parallèles), il participa étroitement à l'expansion du genre dans l'expression comme dans la structure : alternance d'une homophonie rythmique et d'un tissu polyphonique en imitation, usage d'altérations expressives pour souligner le sens des mots (Italia mia, 1538, ou mieux encore Per altimonti, 1540). On peut le considérer comme le précurseur de Luca Marenzio.