Valentino Fioravanti

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Rome 1764 – Capoue 1837).

Il mena de pair des études littéraires, picturales et musicales, débuta au théâtre à dix-sept ans et vint se perfectionner avec Fenaroli à Naples, où Gli Inganni fortunati (1788) consolida sa renommée. Le Cantatrici villane (1799), inénarrable satire d'une représentation de patronage, mâtinée de dialecte napolitain, fit rapidement le tour de l'Europe (Goethe l'accueillit à Weimar sous le titre Le Virtuose ridicule) et n'a jamais quitté l'affiche. Après avoir dirigé le São Carlos de Lisbonne (1803-1807) et s'être fait applaudir à Paris, il rentra à Naples, mais eut la sagesse de s'effacer devant Rossini ; il accepta en 1816 un poste de maître de chapelle à Saint-Pierre de Rome, se consacra à la musique sacrée, et termina sa carrière lyrique avec Ogni eccesso è vizioso (1824). Malgré ses incursions dans le domaine seria, Fioravanti demeure le maître de l'opera buffa napolitain, dans lequel il introduisit non seulement le dialecte, mais également le procédé du parlé sur accompagnement musical, et, enfin, à la suite de Paisiello, l'alternance du parlé et du chanté (Raoul de Créqui, 1811, fait ainsi alterner vers et prose) imitée de l'opéra larmoyant français dont il s'inspira souvent. Par son sens aigu de la caractérisation, sa concision et la verve de ses ensembles, Fioravanti, qui suscita un véritable fanatisme de la part du petit peuple, occupa dans l'évolution du genre bouffe la place qu'occupa Mayr pour l'opera seria.

Son fils Vincenzo (Rome 1799-Naples 1877) fut également un compositeur de talent. Son frère Giuseppe, ainsi que deux fils de ce dernier furent des chanteurs renommés.