Galina Ustvolskaya

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur russe (Petrograd 1919 – Saint-Pétersbourg 2006).

Elle fait des études au conservatoire de sa ville natale (1937-1947) et devient, en 1939, l'élève de Dmitri Chostakovitch. Elle en sera l'assistante en 1947 et continuera d'enseigner au Conservatoire de Leningrad jusqu'au début des années 1990. Tempérament étranger à toute concession, esthétique ou politique, Ustvolskaya mène une existence marginale et sa découverte à l'étranger, peu avant la chute du régime communiste, fera l'effet d'une véritable révélation. Sa musique ne s'inscrit dans aucun courant du siècle et ne s'apparente, par sa droiture et son refus de toute concession, qu'à celle de Varèse ou, dans une certaine mesure, à celle de Scelsi. D'inspiration religieuse, beaucoup de ses œuvres se distinguent par l'intensité du sentiment, parfois déclamatoire, mais toujours très direct, loin de toute sophistication, comme dans Composition I « Dona Nobis Pacem » (1971), où elle exploite les paradoxes expressifs issus du caractère volontaire de la réunion de trois instruments : flûte piccolo, tuba et piano. Elle fait souvent appel à des ensembles, comme dans son Octuor pour deux hautbois, quatre violons, timbales et percussion (1950). Ces étranges combinaisons ne visent cependant pas l'exotisme ; elles n'ont rien de démonstratif, mais soulignent au contraire une sorte de mystique de l'immanence, une austérité allant souvent de pair avec une violence peu habituelle (Composition II « Dies Irae » pour huit contrebasses, percussions et piano, 1973). Dans ses six Sonates pour piano, composées entre 1947 et 1988, elle poursuit en quelque sorte l'expérience du dernier Stravinski, dans le sens d'un hiératisme altier et d'une mise en page absolument libre et désinvolte (par exemple, l'inexorable Sonate no 6 de 1988, avec ses surfaces rectilignes et ses contrastes dynamiques vertigineux). Elle a écrit aussi quatre symphonies, dont la deuxième est intitulée Vraie et éternelle béatitude (1979) et la troisième, Jésus Messie sauve-nous (1983).