Vacláv Jan Křtitel Tomasek

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur, pianiste et pédagogue tchèque (Skuteč 1774 – Prague 1850).

Il commença à composer dès l'âge de quatre ans, étudia le chant et le violon à Chrudim (1783-1785), et en 1790 se rendit à Prague, où il donna des leçons de piano tout en étudiant à partir de 1794 les mathématiques, l'histoire et l'esthétique à l'université. En 1797, il se tourna vers le droit. En 1806, il entra au service du comte Buquoy, et occupa ce poste, qui lui laissait largement le temps de voyager et de travailler pour lui-même, pendant seize ans. Sa maison de Prague devint une sorte de conservatoire non officiel, et il y reçut des musiciens tels que Clementi, Forkel, l'abbé Vogler, Paganini, Ole Bull et Clara Schumann. De 1845 à 1850, il fit paraître dans le périodique praguois Libussa des Mémoires du plus haut intérêt. Il commença dans le culte de Mozart, et fut un des premiers à apprécier Beethoven.

Brillant pianiste, il écrivit pour son instrument des pièces tournant le dos à la virtuosité plus ou moins creuse de l'époque, et qui influencèrent aussi bien son élève Vorisek que Schubert, Schumann ou Dvořák : 42 Eglogues en sept recueils de six pièces chacun (op.35, 1807 ; op.39, 1810 ; op.47, 1813 ; op.51, 1815 ; op.63, 1817 ; op.66, 1819 ; op.83, vers 1823) ; 15 Rhapsodies (6 op.40, 1810 ; 6 op.41, 1810 ; 3 op. 110) ; pièces diverses. On lui doit aussi quelques pages scéniques et chorales, de la musique de chambre dont 3 quatuors à cordes (1792-93), 3 symphonies (en ut, 1801 ; en mi bémol, 1805 ; en ré, 1807), 2 concertos pour piano (en ut, 1805 ; en mi bémol), et surtout de nombreux lieder dont près des trois quarts sur des textes en allemand (Goethe, Schiller, Heine, Hölty, Gellert). Il en envoya certains à Goethe, avec qui il échangea une correspondance suivie et qu'il rencontra en 1822 et en 1823. Ses autres lieder sont en langue tchèque.