Jehan Titelouze ou Jean Titelouze

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Organiste et compositeur français (Saint-Omer, alors dans les Pays-Bas espagnols, 1563 – Rouen 1633).

Il est vraisemblablement originaire d'une famille catholique chassée d'Angleterre par la Réforme. En 1585, il est organiste de l'église Saint-Jean à Rouen. Il succède à François Josseline comme organiste de la cathédrale en 1588, et en 1604, obtient la naturalisation demandée en 1595. En 1610, il est nommé chanoine de la cathédrale de Rouen. Expert en facture d'orgue, il est appelé en consultation dans de nombreuses églises, jusqu'à la cathédrale de Poitiers. Il fait agrandir l'orgue de la cathédrale de Rouen par Crespin Carlier (pédalier porté à trente notes). Virtuose, compositeur, pédagogue, c'est aussi un théoricien et un érudit : il est lié avec le père Mersenne, et prend part à ses travaux.

Il a laissé deux importants cahiers de musique : Hymnes pour toucher sur l'orgue avec les fugues et recherches sur leur plain-chant et Magnificat ou Cantique de la Vierge pour toucher sur l'orgue, suivant les huit tons de l'église (Ballard, Paris, respectivement en 1623 et 1626). Son style est marqué par la référence au plain-chant, par la connaissance des polyphonies pratiquées en Angleterre, Italie, Espagne et en France, par la souplesse et la liberté qui viennent en équilibrer la rigueur. Son influence fait de lui le véritable père de l'école française d'orgue.