Sándor Szokolay

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur hongrois (Kunágota 1931).

Il reçoit sa première éducation musicale à l'école de Békéstarhos, puis vient suivre la classe de Ferenc Szabo et de Ferenc Farkas à l'Académie de Budapest. Entre 1951 et 1957, il enseigne le solfège dans le secondaire. Jusqu'en 1961, il est producteur musical à la radio de Budapest. Depuis, il se consacre à la composition, ayant reçu le prix Erkel en 1960 et 1965, et le prix Kossuth en 1966. Il marque une préférence pour les œuvres scéniques et la musique vocale, dans lesquelles il peut user de sa verve dramatique, de son goût pour l'ostinato rythmique et pour les ornements rythmiques archaïsants, ce qui n'est pas sans rappeler parfois C. Orff. Mais, contrairement au compositeur bavarois, il ne recherche pas que l'effet produit par des percussions multiples, mais se sert, à bon escient, de toutes les formes musicales nécessaires à l'expression dramatique. Ainsi dans les Noces de sang (Vérnász, 1962-1964), Sámson (1973), il adapte chaque forme (rondeau, sonate, caprice, passacaille, trio, variations, etc.) au climat cherché pour soutenir l'action. Il réserve même des formes mélodiques strictement dodécaphoniques aux instants essentiels (dernier adieu des Noces, scène finale de Samson… et intégralité d'Hamlet). Tout comme Berg, dont le Wozzeck reste un modèle pour lui, il a su s'identifier successivement à l'univers de ses librettistes, García Lorca (Vérnász, 1964), Shakespeare (Hamlet, 1966-1968) et László Németh (Samson, 1973). Les deux Quatuors à cordes (1973 et 1982) montrent que Szokolay n'est pas seulement un homme de théâtre, mais aussi un créateur complet. Parmi ses œuvres récentes, un Concerto pour orchestre (1982), l'opéra-Passion Ecce homo (1984), l'opéra Szavitri (1987-1989).