Henri Beyle, dit Stendhal

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Écrivain français (Grenoble 1783 – Paris 1842).

Il a maintes fois exprimé sa passion pour l'opéra italien et son regret de ne pas avoir pu consacrer sa vie à la musique : ses études musicales (un peu de violon et de clarinette) étaient très sommaires. Ses grandes admirations étaient Cimarosa, Mozart, Rossini et Pergolèse ­ en tant qu'auteurs de musique vocale, naturellement.

En 1814, il publia, sous le pseudonyme de César Bombet des Lettres sur le célèbre compositeur Haydn, suivies d'une vie de Mozart, et de considérations sur Métastase, rééditées en 1817, toujours sous pseudonyme, sous le titre de Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase. En fait, une grande partie de cet écrit était un plagiat éhonté d'un ouvrage de Giuseppe Carpani, publié en 1812. Celui-ci s'en plaignit publiquement, dans deux lettres au Constitutionnel. Enfin, en 1824, Stendhal publia sa Vie de Rossini, un compositeur alors très célèbre et dont Stendhal se donnait comme le familier, bien que Rossini ne le connût pas du tout. On peut voir dans ces traits un signe de malhonnêteté, mais aussi la marque d'un authentique regret de ne pas vivre au sein de la musique, que Stendhal aimait sincèrement.

Surtout et avant tout, il aimait la musique vocale, car, pour ce qui est de la musique instrumentale, ses goûts étaient assez conventionnels (témoin cette critique sur certaines symphonies « savantes et pleines de recherches » de Mozart et de Beethoven, qui par « la quantité et la bizarrerie des modulations […] n'ont produit aucun effet sur le public »). Il était l'amateur d'opéra par excellence, celui qui va chercher à la Scala de Milan (lieu qu'il fréquenta assidûment) la plus pure jouissance physique.