Sprechgesang

(all. ; « chant parlé »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Dans ce style de récitation, utilisé par Schönberg dans Pierrot lunaire, les notes ne sont considérées que comme des indications de hauteur non absolues et ne doivent pas être soutenues, chacune étant liée à la précédente et à la suivante par un port de voix ascendant ou descendant, apparaissant au niveau de la notation. Il est à noter que l'auteur, enregistrant plus tard son œuvre, ne fit pas respecter les hauteurs de notes indiquées. En fait, le Sprechgesang s'inscrit dans la notion plus générale de Sprechstimme (« voix parlée »), envisagée de différentes façons par les compositeurs allemands : Humperdinck l'emploie dans Königskinder (mimodrame datant de 1897, puis transformé en opéra), remplaçant alors la note par une croix sur la portée, et à la même époque Max von Schillings dans Hexenlied. Dans Moïse et Aaron (1931), Schönberg suggère seulement la hauteur des notes en n'employant plus qu'une seule ligne et non plus la portée traditionnelle de cinq lignes. Berg, qui utilise le Sprechgesang dans Wozzeck (1921), le différencie soigneusement des autres expressions chantées ou entièrement parlées. Il faut noter qu'une sorte de « style Sprechgesang » a été utilisé par certains chanteurs d'opéra, et étendu abusivement à l'exécution des opéras de Wagner, de Strauss, par exemple, notamment par Max Lorenz, Gustav Neidlinger, Wolfgang Windgassen, etc.