Terry Riley

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur et improvisateur américain (Corfax, Californie, 1935).

Après avoir étudié le piano et la composition à San Francisco et à l'université de Berkeley, il se tourne vers l'improvisation, d'abord dans un groupe formé avec Pauline Oliveros. Il rencontre La Monte Young en 1960, voyage en Europe, travaillant avec divers instrumentistes de pop et de jazz (avec le guitariste David Allen en 1962 dans un bar de Pigalle, puis avec le trompettiste Chet Baker). Il travaille aussi pour les ballets Ann-Halprin, et développe ses techniques d'improvisation, basées sur la répétition de brèves cellules et sur l'utilisation des magnétophones pour multiplier un instrumentiste et lui permettre de former un ensemble : soit en studio et en différé, avec le « re-recording », soit en direct, avec les procédés d'écho retardé et de « tape delay » (exécution enregistrée au fur et à mesure, et rejouée avec un certain décalage dans le temps par d'autres magnétophones). Certaines de ses premières pièces jouables en re-recording, ou par plusieurs instrumentistes, comme les Keyboard Studies (1965-66), et surtout In C (1966) [en do majeur], font sensation dans l'avant-garde musicale, avec leur langage agressivement consonant et tonal, et leur principe de répétition obstiné : Riley fut ainsi le premier « répétitif » à percer dans le grand public, avant Glass, Reich, ou Gibson, mais alors que ceux-ci sont restés dans le cercle d'une « avant-garde », même élargie et popularisée, Riley fabrique une musique moins rigide, plus « pop ».

À la fin des années 60, ses œuvres Poppy No Good and the Phantom Band (1967), pour saxophone soprano, orgue et dispositif de multiplication par « tape delay », et surtout A Rainbow in Curved Air (1969), lumineux mouvement perpétuel pour orgue électronique en re-recording, le font connaître, par le disque, d'un large public de tous les milieux. Après quoi, de plus en plus influencé par une certaine musique orientale (indienne, notamment), il continue une carrière de compositeurimprovisateur, utilisant en guise de partitions des structures de base « mises en orbite à l'intérieur de sphères concentriques », et créant dans la durée une musique extatique. Parmi ses créations récentes, on peut citer Persian Surgery Derviches, la musique du film les Yeux fermés, Happy Ending et Journey from a Death of a Friend.