Johann Adam Reinken ou Johann Adam Reincken

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur et organiste allemand ( ? 1623 – Hambourg 1722).

Après un séjour en Hollande, à Deventer, il s'établit à Hambourg où il devint l'élève de Scheidemann, avant d'être son assistant (1658), puis son successeur (1663) à l'orgue de l'église Sainte-Catherine, l'un des plus beaux et des plus riches de toute l'Allemagne.

Lorsqu'il était élève de la Michaelisschule de Lüneburg (1700-1703), Jean-Sébastien Bach vint à plusieurs reprises écouter celui qu'avec Buxtehude on considérait alors comme le plus grand organiste de son temps. Il se fit plus tard entendre de lui, en 1720, quand il postula le poste d'organiste de l'église Saint-Jacques ; Reinken, âgé de quatre-vingt-dix-sept ans, lui déclara, après l'avoir écouté improviser sur le choral An Wasserflüssen Babylons, que lui-même avait traité : « Je croyais cet art mort, mais je vois qu'il vit encore en vous » ­ témoignage qui montre bien l'influence des maîtres du Nord sur le jeune Bach. Mais celui-ci put aussi entendre à Hambourg les ouvrages lyriques représentés sur la scène de l'opéra du Gänsemarkt (ou « marché aux oies »), fondé en 1678 par Reinken et Johann Theile, puis dirigé par Reinhardt Keiser.

L'essentiel de l'œuvre connue de Reinken a été publié en un recueil, Hortus musicus (« Jardin musical ») en 1687, pièces de musique de chambre pour deux violons, viole de gambe et basse continue. On possède aussi de lui des variations instrumentales (Partite diverse), des pièces d'orgue (deux fantaisies et des variations sur des chorals, deux toccatas, quelques fugues) et une cantate d'église, Es erhub sich ein Streit. Reinken est l'un des plus brillants représentants de l'école d'orgue de l'Allemagne du Nord, caractérisé par sa virtuosité des mains et des pieds et la richesse de ses registrations.