Pierre Regnault, dit Pierre Sandrin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur français ( ? v. 1490 – Italie apr. 1561).
Son surnom vient probablement d'un rôle qu'il aurait joué dans une farce, le Savetier qui ne respond que chansons, dans laquelle le héros se nommait Sandrin. On ne sait rien de ses origines ni de sa jeunesse. Il est en 1539 doyen du chapitre de Saint-Florent-de-Roye en Picardie, mais rejoint la chapelle royale peu après car il y exerce déjà une certaine influence en 1543 et porte le titre de « composeur » en 1547. Il est « chantre ordinaire et chanoine de la chapelle » de 1549 à 1560, bien qu'il ait passé une partie de ces années-là à Rome au service d'Hippolyte d'Este, cardinal de Ferrare, dont il est maître de chapelle en 1554. Après un bref voyage à Paris (1560), il est de retour à Rome, l'année suivante, où l'on perd sa trace. Malgré ces différentes positions ecclésiastiques, on ne connaît de lui aucune œuvre sacrée. Il est, en revanche, l'auteur de cinquante chansons, publiées pour la plupart chez Attaingnant entre 1538 et 1549, typiques de la chanson parisienne de cette époque (en particulier de Sermisy), bien que l'écriture rythmique de ses dernières pièces soit beaucoup plus élaborée (Réveillez-vous mes damoiselles, par exemple). L'influence de l'Italie se traduisit à la fin de sa vie par des réminiscences de frottola (Puisque vivre en servitude) et l'abondance de madrigalismes (Amour si haut). Il est d'ailleurs l'auteur d'un madrigal à quatre voix, Amor, l'arco e la rete indarno tendi. Sa popularité était immense, et ses chansons, présentes dans de nombreuses anthologies, ont inspiré instrumentistes (luthistes et clavecinistes en particulier) et auteurs de messes-parodies dans toute l'Europe (Doulce Mémoire, par exemple).