Nicolas Isouard, dit Nicolo de Malte

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Malte 1775 – Paris 1818).

Fils d'un homme de finance, il voyagea très tôt pour s'initier à cette spécialité, mais en profita surtout pour étudier la musique avec Azzopardi, Amendola, Guglielmi et Sala. Il avait dix-neuf ans quand son premier opéra, Avviso ai maritati, fut joué à Florence, à la suite d'un concert qu'il avait brillamment dirigé au pied levé. De retour à Malte, il fut nommé organiste de Saint-Jean-de-Jérusalem, puis maître de chapelle de l'ordre de Saint-Jean-de-Malte, mais la dissolution de cet ordre, à la suite de l'occupation française, le priva de son emploi et il se tourna vers le théâtre, faisant représenter à l'opéra de La Valette de petits ouvrages de son cru. En 1799, il suit à Paris le général Vaubois et, patronné par Rodolphe Kreutzer, débute dès l'année suivante au théâtre Feydeau avec le Petit Page. Curieusement, il a attendu d'être fixé en France pour italianiser son prénom et c'est sous le pseudonyme de Nicolo, ou Nicolo de Malte, qu'il sera jusqu'à sa mort prématurée l'un des principaux fournisseurs de l'Opéra-Comique, qui faisait alors une énorme consommation de nouveautés. Doué d'une prodigieuse fécondité, il a signé quantité d'opéras-comiques, dont plusieurs, il est vrai, en collaboration avec Kreutzer, Boieldieu ou Cherubini. Signalons au moins Michel-Ange (1802), les Rendez-Vous bourgeois (1807), Cendrillon (1810), Lully et Quinault (1812), Jeannot et Colin (1814).