Nicolas Gombert
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur franco-flamand ( ? v. 1500 – ? v. 1556).
Il fut chantre (1526) et surtout maître des enfants de chœur (1529) de la chapelle de Charles Quint, qu'il accompagna au cours de ses voyages (Espagne, Autriche, Italie, Allemagne). Nommé en 1534 chanoine de Tournai, Gombert semble y avoir passé la fin de sa vie. Même si la chanson tient une place non négligeable dans son œuvre (œuvres complètes publiées à partir de 1951 par l'American Institute of Musicology, sous la dir. de J. Schmidt-Görg, il est évident qu'il ne s'est pas laissé séduire par le style parisien, même lorsqu'il reprend les thèmes de Janequin (Chant des oiseaux ou la Chasse). Bien que contemporain de Sermisy ou de Janequin, il préfère utiliser dans ses pages profanes les principes de l'imitation parfois très poussée en usage dans les œuvres religieuses (cf. En l'ombre d'un buissonnet et Qui ne l'aimerait, basés qui sur un triple canon, qui sur un quadruple). Élève, à en croire Heinrich Finck (Pratica Musica, 1556), de Josquin à qui il devrait son solide métier (il composa un motet Musae Jovis, « muses de Jupiter », à 6 voix sur sa mort), Gombert fait partie du cercle des musiciens liés à Charles Quint, qui, par suite des circonstances politiques, privilégient les pages d'inspiration religieuse (6 messes, 8 magnificat, 160 motets), bien éloignées du style et de la pensée de Josquin. Mais, à cette manière significative d'un milieu et d'une époque (cf. Salvator mundi à 6 voix et Regina coeli laetare à 12 voix), il oppose le plus souvent la recherche d'une forme et d'une interprétation juste du texte, renonçant aux répétitions injustifiées pour une simple déclamation (Surge, Petre à 5 voix ou Venite ad me omnes). Par là même, il a joué un rôle dans l'établissement du style nouveau.