Milton Babbitt
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et théoricien américain (Philadelphie 1916-New York 2011).
Mathématicien, il ne vint à la musique qu'à la suite de ses rencontres avec Marion Bauer, Philip James et surtout Roger Sessions, qui l'incita à mettre rapidement un terme à une carrière de compositeur de chansons et de comédies musicales. Subtil théoricien de la technique sérielle, reprenant et étendant la dernière manière de Schönberg dans l'utilisation des douze sons, il a créé un système personnel reposant sur une plus grande complexité et un plus grand raffinement des intervalles, liés à l'idée structurale qui sert de point de départ à l'œuvre. Cette reformulation de la base empirique de la tradition musicale s'accompagne d'une exploration logique de la matière sonore dans ce qu'elle a de plus abstrait, qu'il s'agisse des possibilités des instruments ou de l'électronique. Professeur à l'université de Princeton, puis à la Julliard School, directeur du Centre de musique électronique de Columbia-Princeton et directeur de la musique à l'université de New York, il exerce une très grande influence sur les jeunes compositeurs, et, s'il n'est pas absolument reconnu comme le chef de file de l'école américaine (notamment par le groupe de John Cage), il en demeure l'une des personnalités les plus importantes. Son rayonnement s'est également exercé à travers ses ouvrages théoriques (Some aspects of 12 tones compositions ; Past and present of the nature and limits of music ; The use of computers in musicological research ; 12 tones rhytm structure and the electronic medium), ainsi que par ses conférences, données aux États-Unis et en Europe (Salzbourg, Darmstadt), où il analyse ses conceptions avec brio.
L'œuvre de Babbitt comprend de la musique de piano, de la musique de chambre, de la musique pour voix et piano ou bande magnétique et des compositions pour instruments électroniques.