Max Deutsch

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur autrichien naturalisé français (Vienne 1892 – Paris 1982).

C'est en 1912, alors qu'il suivait les cours de Guido Adler à l'université de Vienne, que Max Deutsch devint l'élève de Schönberg en même temps que le précepteur de son fils. Il l'accompagna à Amsterdam comme assistant en 1920-21. Nommé chef titulaire du Blüthner Orchestra à Berlin, il composa la musique du film de Pabst le Trésor, puis vint s'établir à Paris en 1924. C'est là qu'il résida désormais et dirigea notamment la première exécution en France du Kammerkonzert de Berg et d'importants fragments des Gurre Lieder de Schönberg. Naturalisé français en 1948, après avoir fait la guerre dans la Légion étrangère, il se consacra dès lors à l'enseignement de la composition, puis fonda, en 1960, les Grands Concerts de la Sorbonne où les œuvres de ses élèves les plus marquants, données en création, voisinaient avec celles des principaux compositeurs du xxe siècle, sans exclusive. En 1971, il devint professeur de composition à l'École normale de musique de Paris. Plus de trois cents compositeurs de tous les pays ont trouvé à travers lui une approche de la musique dans laquelle le dire occupe moins de place que le faire : « Mettez-vous au piano et jouez » était l'un de ses conseils les plus pressants. Loin d'être concentré exclusivement, il s'en fallait de beaucoup, sur l'étude de la méthode dodécaphonique, l'enseignement de Max Deutsch reposait sur l'analyse des œuvres de Schönberg de la période 1908-1913, mais également sur toutes celles qui, de Monteverdi à Mahler en passant par Beethoven, Brahms et Wagner, ont fait la somme des acquisitions précédentes, en insistant davantage sur la permanence d'un certain nombre de principes d'écriture fondamentaux que sur les bouleversements esthétiques ou techniques qui ont jalonné l'histoire de la musique.

Quoiqu'il n'ait jamais cessé d'écrire de la musique, Max Deutsch n'a pas cherché à s'imposer comme compositeur. Parmi ses œuvres, presque toutes détruites avant sa mort, il faut citer une Symphonie en cinq mouvements, une Symphonie pour solos, chœurs et orchestre d'après Péguy, des mélodies, des Chœurs d'hommes d'après Vinci, une messe, une musique de scène pour la Fuite (1946) de Tristan Tzara, et un opéra, le Joueur.