Philippe Manoury

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Tulle 1952).

Philippe Manoury a travaillé la composition avec Gérard Condé, Max Deutsch, Ivo Malec et Michel P. Philippot. Il est, avec Pascal Dusapin, un des représentants les plus sérieux et les plus exigeants de la très jeune école française. Son écriture, d'une extrême richesse d'imagination et souvent d'un constructivisme assez sévère (Numéro cinq pour piano et 12 instruments, 1975), démontre un tempérament d'une évidente personnalité, tout en faisant preuve d'une grande certitude stylistique, librement issue du postsérialisme, et d'une réelle ascèse intellectuelle. Le sens de la polyphonie y est flagrant, ainsi qu'un goût pour la complexité, l'exploration des sonorités, la tension dialectique, l'expression discursive et parfois une éloquence lucide et délibérément romantique (Quatuor à cordes, 1977). Depuis son retour d'un long séjour au Brésil, Philippe Manoury travaille à l'I. R. C.A. M. du centre Beaubourg à Paris, où il a réalisé plusieurs ouvrages. Il est l'auteur d'un texte de recherche sur les corrélations entre le timbre et l'espace sonore.

Ses principales œuvres sont : une Sonate pour deux pianos (1972), Focus pour petit orchestre (1973, Royan 1974), Cryptophonos pour piano (1974, Metz 1974) ­ une de ses pages les plus réussies ­, Puzzle pour voix, violoncelle et orchestre (1974, Royan 1975), Numéro cinq pour piano et 12 instruments (1975) ­ peut-être son œuvre la plus épurée et la plus rigoureuse ­, un grand et expressif Quatuor à cordes (1977), le Tempérament variable pour clarinette, petit ensemble et bandes magnétiques (1978), Numéro huit pour deux orchestres (1980), Zeitlauf pour voix, instruments, dispositif électronique et bande (1982), Instantanés pour 18 instruments (1983), Aleph pour 4 chanteurs et 4 groupes d'orchestre (1985, version définitive 1987), Jupiter pour flûte et machine 4X (créé à l'IRCAM en 1987), Pluton pour piano et ordinateur 4X (IRCAM, 1989), version définitive de Numéro huit (Radio France, 1990), la Partition du ciel et de l'enfer pour orchestre et système temps réel (1989), Neptune pour clarinette et système temps réel (1991), Prélude pour grand orchestre (1992), Gestes pour trio à cordes (1992), Pentaphone, cinq pièces pour orchestre (1992), Matériaux en écho pour soprano et système temps réel (1992).