René Leibowitz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur, musicologue et pédagogue français d'origine polonaise (Varsovie 1913 – Paris 1972).

Il étudia le violon à l'âge de cinq ans, vint à Paris en 1926 et fut marqué de façon décisive par les leçons de Schönberg et de Webern à Berlin et à Vienne (1930-1933). Il étudia aussi l'orchestration avec Ravel à Paris (1933). Sa grande notoriété lui vint de ses activités de professeur et de pédagogue.

C'est Leibowitz qui, de 1945 à 1947, à Paris, dans le cadre de cours privés, fit découvrir l'école viennoise de Schönberg, Berg et Webern, alors ignorée et/ou méprisée, à de nombreux jeunes compositeurs, parmi lesquels Pierre Boulez. Parallèlement, il publia, pour la première fois en France sur ce sujet, deux ouvrages fondamentaux, Schoenberg et son école (1946) et Introduction à la musique de douze sons (1949). Il exerça en même temps des activités de chef d'orchestre. Mais, dans son enseignement comme dans ses œuvres, et fidèle en cela au dodécaphonisme le plus orthodoxe, il s'attacha exclusivement à l'organisation sérielle des hauteurs, ce qui le fit considérer comme démodé même par ceux qui avaient le plus profité de son enseignement.

Il publia encore l'Artiste et sa conscience (1950), réfutation des thèses de Jdanov, l'Évolution de la musique de Bach à Schönberg (1952), Histoire de l'opéra (1957), Schönberg (1969), le Compositeur et son double (1971) et les Fantômes de l'opéra (posthume, 1973).

Comme compositeur, René Leibowitz a laissé une centaine d'œuvres, pour la plupart jamais jouées. Parmi celles-ci, 5 opéras, dont les Espagnols à Venise (1963, créé à Grenoble, 1970). Il joua un rôle essentiel à un moment décisif de l'histoire musicale du xxe siècle.