Giovanni Legrenzi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Clusone, près de Bergame, 1626 – Venise 1690).

Issu d'une famille de musiciens (son père était compositeur), il semble avoir reçu ses premières leçons à Bergame avant de travailler avec Giovanni Rovetta à Venise. On le trouve en 1645 organiste de l'église Santa Maria Maggiore à Bergame, puis, en 1657, maestro di capella de l'Accademia dello Spirito Sancto à Ferrare. Directeur du Conservatorio dei Mendicanti de Venise à partir de 1672, il fut ensuite nommé sous-maître de la basilique San Marco (1681), puis devint le titulaire de ce poste (1685) et, dès lors, se consacra, jusqu'à sa mort, à la musique religieuse. Il fut, à Venise, un professeur renommé et compta parmi ses élèves Antonio Caldara et Antonio Lotti.

Auteur d'une vingtaine d'opéras, représentés pour la plupart à Venise, Giovanni Legrenzi contribua, avec une grande originalité, au développement du genre. Quatre partitions seulement nous sont parvenues : Eteocle e Polinice (1675), Germanico sul Reno (1676), Totila (1677), et Il Giustino (1683), qui semble sa plus grande réussite pour avoir été joué dans les principales villes d'Italie. Haendel devait mettre ce livret en musique pour Londres (1737). Entre 1676 et 1678, Legrenzi fit publier 3 recueils de musique vocale, des cantates et des canzonettes, qui emploient une grande variété de formes. Tel est le livre de Cantate, e Canzonette a voce sola (Bologne, 1676), où les airs sont en général assez courts, solidement construits, alternant avec des récitatifs qui se transforment aisément en un arioso expressif. Les textes sont spécifiques de la poesia per musica de l'époque ; ils ont, le plus souvent, pour thème l'amour non partagé et contiennent tous les « effets » que le compositeur souhaitait y trouver. Legrenzi composa 6 oratorios, dont l'Oratorio del Giudizio (Vienne, 1665), La Vendita del cuor humano pour 4 voix et basse continue (Ferrare, 1676) et La Morte del cuor penitente (Vienne, 1705). Il a également laissé des messes, des motets et des psaumes. Il a fait imprimer plusieurs livres de musique instrumentale, des sonates da chiesa et da camera (1655, 1656, 1663 et 1673), où, là encore, son rôle fut déterminant pour l'histoire des formes.