Leevi Madetoja
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et chef d'orchestre finlandais (Oulu 1887 – Helsinki 1947).
Élève de J. Sibelius à Helsinki, de V. d'Indy à Paris et de R. Fuchs à Berlin, puis directeur de l'académie Sibelius, il est l'un des plus importants symphonistes finlandais de la première partie du xxe siècle, et parmi ceux-ci il représente la tendance lyrique. Son œuvre se situe à la charnière de deux influences : l'appartenance au peuple ostrobothnien et son amour de la musique française. En 1913, il se fait connaître par son poème symphonique Kullervo op. 15 et, en 1915-16 et 1917-18, il acquiert le succès avec ses première et deuxième symphonies. Ses œuvres de maturité sont ses opéras Pohjalaisia (« les Ostrobothniens », 1923) et Juha (1934), ce dernier peut-être moins réussi que l'ouvrage composé sur le même sujet en 1922 par A. Merikanto, la troisième symphonie (1926) et le ballet pantomime Okon Fuoko (1930). À côté de son œuvre symphonique, Madetoja a écrit de nombreuses pages de musique religieuse et parmi celles-ci Marian murhe (stabat mater, 1915) et un De Profundis (1925) ; 50 mélodies, dont le cycle Syksy, 1930-1940 (« Automne »), et autant de pièces chorales contribuent toujours aujourd'hui au rayonnement de son œuvre. Considéré par beaucoup comme le compositeur finlandais le plus important de la génération immédiatement postérieure à celle de J. Sibelius, L. Madetoja, artiste introverti mais lyrique et imaginatif, voire puissant, souffre aujourd'hui de son appartenance au mouvement postromantique et d'avoir préféré son intégrité de pensée à une recherche du radicalisme à tout prix.