Kunstlied
(all. ; « chanson savante »)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Terme désignant dans les pays de culture germanique des chansons profanes ou spirituelles d'époques et de structures très différentes, qui se caractérisent par la singularité de leur élaboration musicale et s'opposent ainsi plus généralement au Volkslied.
Les monodies du Minnesang, qui apparaît vers 1150, en sont la première manifestation. À partir du xive siècle, le Meistersang prend le relais de cette tradition. La chanson polyphonique, apparue vers la fin de ce même siècle, culmine à l'époque de l'Humanisme et de la Renaissance, sous la forme du Tenorlied. L'abandon du cantus firmus ténoral et les influences romanes donnent naissance vers la fin du xvie siècle à des types proches du madrigal ou de la villanelle. La chanson soliste se développe à partir de 1630 sous l'influence de la monodie italienne et subit progressivement l'ascendant de l'air d'opéra. L'école de Berlin (1750-1770) marque un retour à une certaine simplicité et prône l'égalité de la poésie et de la musique. Par-delà la mélodie classique (Mozart, Beethoven), le lied romantique illustré par Schubert, Brahms et Wolf est l'une des figures les plus originales du Kunstlied.