Johann Kuhnau

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur et organiste allemand (Geising 1660 – Leipzig 1722).

Il fut élève de la Kreuzschule à Dresde, où, distingué pour sa belle voix, il servit comme Ratsdiskantist. Formé par Jakob Beutel, cantor de la Kreuzkirche, il obtint à titre provisoire le poste de maître de chapelle à Zittau (1680), avant d'aller étudier le droit à Leipzig. Dans cette ville, il fut organiste à la Thomaskirche tout en exerçant la charge d'avocat. En 1701, il succéda à Johann Schelle comme cantor de Saint-Thomas et, en même temps, fut nommé directeur de la musique de l'université de Leipzig. À sa mort, Jean-Sébastien Bach lui succéda à Saint-Thomas.

Fondateur du fameux Collegium musicum de Leipzig (1688), Kühnau était un homme d'une grande culture. Comme claveciniste, il subit l'influence de Johann Krieger, et sa place est assez comparable à celle de Pachelbel pour l'orgue (dans l'Allemagne centrale et méridionale). Bien que d'un tempérament conservateur à bien des égards, il innova, au plan formel, en faisant précéder ses suites pour clavier d'une sorte de prélude-toccata. Il transcrivit également pour clavecin la sonate d'église à l'italienne et, dans ses sonates à programme ­ les fameuses Histoires bibliques ­, il parvint non sans difficulté à concilier la structure du genre avec les exigences descriptives de la musique.

Au plan religieux, Kühnau écrivit des motets latins et de nombreuses cantates (dont une vingtaine ont été conservées), qui, bien que de qualité inégale, jettent un pont intéressant entre le passé et le nouveau style qui allait prévaloir à l'époque de Bach. Auteur d'une Passion selon saint Marc, Kühnau fut un compositeur souvent émouvant et personnel