Pierre Jean Jouve

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Écrivain français (Arras 1887 – Paris 1976).

Influencé par les derniers symbolistes, rallié ensuite à l'unanimisme, il fit une place de plus en plus importante à l'inconscient dans son œuvre et renia son attitude spirituelle précédente. La poésie devint pour lui acte de connaissance, le moyen par excellence, tout comme la musique et l'art, d'accéder à l'expérience profonde ou à l'indicible. Fasciné par la musique, dont il dit qu'elle fut « la passion » de sa vie, mais surtout par Mozart et par l'opéra, Jouve fut un spectateur assidu du festival de Salzbourg, dès 1921, avant d'être l'un des créateurs du festival d'Aix-en-Provence et d'y participer à la première représentation du Don Juan de Mozart (1949). Tandis que son œuvre littéraire reflétait cette admiration, il se lança dans l'analyse musicale avec le Don Juan de Mozart (1942), puis, en collaboration avec Michel Fano, avec Wozzeck ou le Nouvel Opéra (1953). Dans ces deux ouvrages, la méthode d'interprétation fait intervenir à la fois l'analyse technique et des considérations sur la philosophie de l'œuvre, tandis que la poésie se voit confier la tâche d'éclairer différemment la critique musicale. L'œuvre de Pierre-Jean Jouve lui valut le grand prix national des lettres en 1962, puis, en 1966, le grand prix de poésie de l'Académie française.