Johannes Tinctoris
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et théoricien de la musique (Nivelles v. 1435 – ? 1511).
Sans doute chantre à Cambrai vers 1460, il est de 1474 à 1476 à la cathédrale Saint-Lambert de Liège avant d'entrer (1476) au service de Ferdinand Ier d'Aragon, roi de Naples, comme chantre et chapelain pour plus de quinze ans. De 1481 à 1483, on le trouve néanmoins à Liège et en 1487 il effectue un voyage à la cour de Bourgogne et à celle de Charles VIII afin d'y recruter des chantres pour Ferdinand. Il vit à Rome en 1492 et encore en Italie en 1495, mais on ignore le lieu de sa mort en 1511.
C'est lors de son séjour à la cour de Naples qu'il rédige ses douze traités dédiés au roi Ferdinand, à sa fille Béatrice et à de grands musiciens contemporains. Ils constituent une sorte de somme des connaissances musicales de son temps. Certes, Tinctoris y apparaît comme un disciple du néopythagorisme (cf. notamment le traité des Proportions, exposé de la méthode d'approche des proportions mathématiques à la notion musicale où il se laisse emporter par un enthousiasme spéculatif et hyperrationnel).
Mais s'il développe longuement la signification magique et incantatoire de la musique comme sa valeur éthique, il admet cependant que la musique peut avoir pour seul but de divertir et qu'elle peut apporter la gloire à ceux qui sont experts en cet art. Ce sont là des idées neuves.