Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Auteur dramatique et acteur français (Paris 1622 – id. 1673).
Homme de théâtre s'il en fut, il comprit très vite l'importance de la musique dans les spectacles en général, et dans les comédies en particulier. Louis XIV lui ayant présenté Lully en 1664, celui-ci lui confia les partitions qu'il désirait voir enrichir ses ouvrages. Avec lui, il créa la « comédie-ballet » qui devait enchanter les fêtes de Chambord et, plus tard, nombre de celles de Versailles. Tous deux tendent peu à peu vers le spectacle total qui, précédant l'opéra, réunit déjà la parole, le chant, la danse, la symphonie et les machines. Les Amants magnifiques (1670) et Psyché (1671) en sont de parfaits exemples. Cependant, les deux collaborateurs se brouillent en 1672 et Molière fait alors appel à Marc-Antoine Charpentier, qui signe en particulier les intermèdes du Malade imaginaire. Par la suite, le théâtre de Molière intéresse de nombreux compositeurs qui soit réalisent de nouveaux divertissements, soit créent de véritables opéras-comiques dont plusieurs se maintiennent au répertoire.
Œuvres de Molière qui bénéficièrent de musique
Les Amants magnifiques : Lully (Saint-Germain, 1670) ; l'Amour médecin : Lully (1665), F. Poise (Opéra-Comique, 1880), Wolf-Ferrari (New York, 1914), Herbergis (Gand, 1920) ; Amphitryon : Grétry (Opéra, 1786), M. Bertrand (« Amphitryon 38 », Opéra-Comique, 1944), Oboussier (1950) ; l'Avare : Burghauser (1950) ; le Bourgeois gentilhomme : Lully (1670), Hasse (« Larinda et Vanesio », Naples, 1726), Esposito (Moscou, 1905), R. Strauss (Ariane à Naxos, Berlin, 1913) Gargiulo (1947) ; la Comtesse d'Escarbagnas : Lully (1671), M.-A. Charpentier (1672) ; le Dépit amoureux : Gérard (Marseille, 1947) ; l'École des femmes : R. Liebermann (Louisville, États-Unis, 1955) ; l'École des maris : E. Bondeville (Opéra-Comique, 1935) ; les Fâcheux : Beauchamps (1661) ; Georges Dandin : Lully (1668), Mathieu (1877), d'Ollone (Opéra-Comique, 1930) ; l'Impromptu de Versailles : Lully (1664) ; la Jalousie du Barbouillé : F. Fourdrain (Paris, 1914) ; le Mariage forcé : Lully (Chambord, 1664), M.-A. Charpentier (1672), F. Hart (1928), P. Gabaye (1955), J. Aubin (1957), L. Guérinel (Marseille, 1972) ; le Malade imaginaire : M.-A. Charpentier (1673), Napoli (1939), H. Haug (le Malade immortel, Lausanne, 1946) ; le Médecin malgré lui : Desaugiers (th. Feydeau, 1793), Ch. Gounod (Théâtre-Lyrique, 1858), Kaufmann (1958) ; Monsieur de Pourceaugnac : Lully (1669), Hasse (1727), Jadin (th. Montansier, 1792), Mengozzi (th. Feydeau, 1793), Castil Blaze, utilisant des musiques de Rossini et Weber (Odéon, 1827), J. Alary (les Trois Noces, 1851), Franchetti (Milan, 1897), P. Bastide (Vichy, 1921), F. Martin (Metz, 1973) ; les Plaisirs de l'île enchantée, Lully (Versailles, 1664) ; les Précieuses ridicules : Devienne (th. Montansier, 1791), P. Meriel (Toulouse, 1875), Zich (1926), Lattuada (Milan, 1929) ; la Princesse d'Élide : Lully (1664), Galuppi (Alcimena, Vienne, 1749) ; Psyché : Lully (1671) ; le Silicien ou l'Amour peintre : Lully (1667), Joncières (1859), Weckerlin (1887), K. H. David (1924), O. Letorey (Opéra-Comique, 1930) ; Tartuffe : H. Haug (Bâle, 1937), Kosa (1952), A. Benjamin (1960), Malipiero (Venise, 1970). Des poésies de Molière ont été mises en musique par Beauchamps, La Barre, M. Lambert, Lully.