Henry Desmarest
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur français (Paris 1661 – Lunéville 1741).
Page de la Musique du roi, il reçut son éducation musicale auprès de Robert et de Du Mont. Ayant été écarté d'un des postes de la chapelle royale, il se tourna vers l'art lyrique. En 1686, il donna deux opéras à la cour, puis devint, à partir de 1693, l'un des principaux compositeurs de l'Académie royale de musique. Jusqu'en 1698, il fournit en moyenne un ouvrage par an au théâtre parisien. Sa carrière dans l'opéra fut interrompue par une aventure galante : en raison de l'enlèvement d'une de ses élèves, dont il s'était épris, il dut quitter la France. En 1699, il entra à Bruxelles au service de Maximilien Emmanuel de Bavière, puis en 1701, à Madrid, à celui du roi d'Espagne, Philippe V. Enfin, en 1707, il fut surintendant à la cour de Lorraine. Entre-temps, en 1704, sa tragédie lyrique, Iphigénie, laissée inachevée lors de son départ de Paris, fut représentée dans cette ville, grâce à Campra qui termina l'œuvre. Pardonné par le régent en 1720, Desmarest allait avoir l'occasion de retourner en France et d'assister, en 1722, à la création de son dernier opéra, Renaud ou la Suite d'Armide. N'étant pas parvenu, en 1726, à succéder à Delalande à la chapelle royale, il termina sa carrière en Lorraine. En dépit de ses échecs pour entrer à la chapelle du roi, il laissa une messe à deux chœurs, deux Te Deum et plusieurs psaumes et motets. Son œuvre lyrique fut critiquée de son vivant : on lui reprochait de plagier Lully, ce qui est en effet sensible dans un opéra comme Circé (1694). Certains de ses ouvrages furent toutefois appréciés et ne manquent pas d'originalité : Didon (1693), Iphigénie (1704).